Lors du Conseil des ministres du 21 novembre 2021, le président Tebboune a fixé à trois mois le délai accordé aux communes, aux établissements et aux structures publics pour passer à l’énergie solaire.
Cette décision saluée, alors, même par les médias internationaux, a été très bien accueillie en Algérie où l’on s’attendait depuis des années à une véritable amorce vers la transition énergétique. Toutefois depuis l’annonce de cette grande et implorante décision, aucune réunion d’évaluation et de suivi n’a été tenue pour examiner l’état d’avancement des projets censés être lancés au niveau des communes et des établissements publics. Aucun compte-rendu, aucun chiffre, aucune évaluation n’ont été rendus publics pour voir si l’instruction du président a été réellement suivie d’effet.
Une vingtaine de jours seulement nous sépare du délai fixé par le président de la république pour le passage à l’utilisation de l’énergie solaire, et on peut dire sans risque de se tromper que l’appel du président de la république à l’utilisation immédiate de l’énergie solaire dans l’éclairage public, à travers toutes les communes du pays et à la conversion au Sirghaz des voitures du secteur public, n’a pas été entendu comme il se doit.
Combien sont-ils les communes et les établissements publics qui ont exécuté les instructions du président depuis novembre dernier ? Combien de véhicules relevant du secteur public ont-ils été convertis ces deux derniers mois au Sirghaz ? Personne ne le sait, car aucun bilan n’a été dressé, comme cela devait se faire ! Si des instructions présidentielles ne sont pas suivies d’effets, c’est que l’Algérie Nouvelle n’a pas encore totalement rompu avec le mode de gestion ancien.
Le développement du pays ne peut s’accommoder avec de telles pratiques où nul n’est tenu par la réalisation des projets dans les délais et dans les normes requises. Les défaillances, la mauvaise gouvernance sont toujours d’actualité.
Le nombre de projets ajournés, retardés et le nombre de projets réalisés de façon bâclée qui nécessitent réfection se comptent en centaines. Impossible d’avancer avec une telle approche. Sans contrôle rigoureux et suivi régulier des projets, avec de lourdes sanctions pour les entrepreneurs indélicats et les organes de contrôle complaisants, l’Algérie ne s’affranchira jamais de la mauvaise gestion.
Aussi ferme et sincère que soit la volonté du président de la république à rebâtir le pays sur de bases saines et solides, elle ne pourra triompher si les responsables au niveau local et dans l’ensemble des administrations publiques ne suivent pas et ne se mettent pas réellement au travail.
On voudrait bien savoir et bien sûr avec des chiffres réels, quelles sont les communes et les établissements publics qui ont appliqué l’instruction du président de la république portant sur le passage à l’utilisation de l’énergie solaire avant le 22 février 2022 !