Les prochains mois vont être rythmés en France par une pré-campagne présidentielle dont l’intensité va croître à l’approche du 10 avril, date du premier tour. Si le 27 janvier sera celui du début de la période de parrainage au lendemain de la publication du décret de convocation des électeurs, les candidats ont cinq semaines pour récolter 500 parrainages d’élus leur permettant de se présenter à l’élection présidentielle, le 4 mars sera la date limite pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle.
Le temps des promesses
Avec un électorat de près de 4 millions d’Algériens en France, entre résidents, binationaux et naturalisés, ils ont tout à voir, au contraire. De même que la proximité avec l’Algérie, voisin de la berge sud de la Méditerranée, donne sans contredit à cette présidentielle une couleur algérienne indéniable.
En réalité, les dés ont été déjà lancés. A Macron, qui a choisi Sabrina Roubache, une Algérienne des cités, amie de Brigitte Macron et qui devenue en un temps très court, « les yeux et les oreilles algériennes » de l’Élysée, pour faire sa campagne à partir de la très peuplée et la très sensible ville franco-maghrébine, Marseille, a répondu Eric Zemmour avec Sarah Knafo. En termes de popularité et de proximité avec les cités et les Maghrébins, Roubache est mieux classée ; seulement, l’autre, la Sarah de Zemmour, est une femme des réseaux, qui bénéficie de soutiens puissants et occultes.
Derrière les candidats, des femmes…d’origine algérienne
En quelques années, Sabrina Roubache, jeune macroniste, est devenue la vigie du président de la République à Marseille. Celle qui est une amie intime du couple Macron a ainsi été consultée pour l’élaboration du plan Marseille en grand. Aujourd’hui conseillère régionale, elle a pris la direction du comité marseillais pour la réélection du président.
Comme son compagnon Eric Zemmour, Sarah Knafo est elle aussi issue d’une famille de Juifs séfarades d’Algérie ; elle a aussi des grands-parents juifs marocains. Elle a fait ses classes dans la haute administration française, avec des croches dans certains pays arabes, où elle a appris à élaborer des synthèses sur l’immigration et les moyens d’endiguer la propension.
Le temps des promesses
Absent du forum des mondes méditerranéens en raison de son déplacement en Russie pour tenter d’apaiser les tensions avec l’Ukraine, Emmanuel Macron a néanmoins laissé un message diffusé en direct de la cérémonie d’ouverture, ce lundi 7 février. Au cours de cette allocution, le chef de l’Etat a annoncé plusieurs mesures concrètes pour renforcer les liens existants entre les deux rives de la Méditerranée. Et le président met les moyens sur la table avec la création d’un fonds de 100 millions d’euros pour inciter les entrepreneurs français à investir au Maghreb. « Nous voulons permettre à tout entrepreneur français qui le souhaite de pouvoir se lancer de l’autre côté de la Méditerranée, afin de générer de l’emploi, des investissements et des opportunités », a expliqué Emmanuel Macron, précisant que « les modalités de cette mesure sont encore en train d’être étudiées ». Plusieurs partenaires appuient cette démarche, notamment BpiFrance.
Une « académie de la Méditerranée » et un « appel à projet de trois millions d’euros ». Parmi les autres mesures souhaitées par le président de la République, la création d’une « académie des talents de la Méditerranée » regroupant « artistes, chercheurs et entrepreneurs » avec un programme de boursiers pour accompagner les talents identifiés. Enfin, il annoncé le lancement au cours du forum des mondes méditerranéens d’un appel à projet à hauteur de trois millions d’euros pour aider les porteurs de projets de la rive sud, issus de la société civile.
Macron défend les diasporas et promet de soutenir les échanges
«Ceux qui viennent de l’autre rive de la Méditerranée» sont «une chance de faire la France en plus grand», a lancé lundi le président français Emmanuel Macron devant le Forum des Mondes méditerranéens à Marseille, en dénonçant ceux qui «jettent un doute» sur les Français «venus d’ailleurs».
Lors d’une allocution en visioconférence devant le Forum dont il est à l’initiative, le chef de l’État a défendu «la richesse plurielle» des Français venant des diasporas «du Levant, du Maghreb, d’Europe du Sud», critiquant ensuite, sans le nommer, le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour. «Depuis trop d’années, nous avons si souvent dans nos discours, comme jeté un doute, comme si venant d’ailleurs il fallait retrancher une part de cette identité pour être vraiment Français», a-t-il regretté.
«Nos diasporas, nos binationaux sont une chance formidable pour la France et nous devons les aider à réussir y compris de l’autre côté de la Méditerranée», a-t-il insisté, en annonçant un fonds de 100 millions d’euros pour «les entrepreneurs vivant en France qui veulent investir au Maghreb».
Il a aussi souhaité «faciliter la circulation de ceux qui contribuent à nos échanges économiques, culturels, scientifiques», dans le cadre d’une coopération entre États pour »réguler efficacement les migrations«. Cette possibilité de circulation facilitée, qu’il n’a pas détaillée, sera inscrite à l’agenda du sommet UE-Union africaine prévu les 17 et 18 février à Bruxelles, a-t-il promis.