Jour après jour, le candidat à la présidentielle en France, Eric Zemmour, qui veut pousser des épaules Macron, fait de l’Algérie son plat du jour. Toujours le même. A satiété. A la boulimie. Hier encore, il ressassait qu’il ne voulait pas de médecins algériens en France. Allusion faite aux centaines de médecins algériens qui choisissent chaque année de s’expatrier dans l’Hexagone.
Depuis plusieurs mois, Zemmour, juif d’Algérie, de même que sa campagne, Sarah Knafo, elle aussi issue d’une famille de juifs d’Algérie, distillent le « plat Algérie » à toutes les sauces. On en a parlé au moins sur deux numéros de « L’Express », pour mettre le doigt sur cette étrange pathologie de Zemmour qui ne veut pas le lâcher. Et c’est un politologue français qui a dit avant nous que l’auteur du « Troisième Sexe » souffrait d’un traumatisme en relation avec la déchirure de sa famille avec la terre qui les a vus naitre, l’Algérie. Et cela se vérifie chaque jour.
Récemment, Éric Zemmour s’en prenait à l’Algérie en rabâchant que « c’est une terre qui a toujours été colonisée » et que c’était la « France qui l’avait créé ». Il était pourtant de bon ton pour un futur présidentiable de piquer du nez dans un livre d’histoire du genre « Histoire d’un parjure » de Michel Habart, publié en 1961 aux Editions de Minuit, pour apprendre que la Régence d’Alger se portait à merveille avant 1830.
Et chaque jour c’est pareille : « si je serais élu président, il n’y aura pas de traité d’amitié avec l’Algérie ». Et encore : « L’Algérie n’existe pas c’est une invention de la France », etc. Jusqu’à la boulimie.
Et ainsi va la France de Macron, et la campagne d’Eric Zemmour en France servie « à la sauce algérienne » continue. Et continuera encore de plus belle. Car attendez la suite.
Ecrivain polémiste issu d’une famille juive d’origine algérienne, il n’a jamais oublié ses ressentiments envers un pays qu’il n’a pas connu et qui est au centre de son être. Problème psychologique ou obsession, ce « cancre de l’histoire », comme se plaisent à l’affubler ses détracteurs en France gagnerait à être plus mesuré, car s’il est élu (on ne sait jamais par ses temps maudits !), il viendra à quatre demander pardon sur le parvis d’Alger et supplier de faire le pèlerinage dans la terre sainte de Sidi Abderrahmane.
Mais dès fois, en bon nostalgique de l’Algérie, quand le cœur revient à la surface et les mots viennent à lui manquer, il sait afficher sa nostalgie en public (comme récemment) et se demander «pourquoi l’Algérie n’a jamais voulu se réconcilier avec la France ?».
Déchiré entre la France, l’Algérie et Israël, Zemmour sait donner la priorité. On l’a vu dans la synagogue ôter le masque français et se faire appeler d’un prénom hébraïque. On l’a vu aussi, depuis le début de la normalisation maroco-israélienne, événement qui a induit pour l’Algérie des prises de positions fermes avec la Palestine et le Sahara occidental, ainsi que des tensions avec le Maroc et Israël, comment Zemmour à haussé le ton et brandi sa « stratégie de la surenchère » à son plus haut point. Ce qui a fait dire au candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, que le candidat de l’extrême-droite faisait office de « juif de service ».