L’affaire du logiciel espion israélien livré à plusieurs Etats par Tel Aviv dans le double objectif de s’allier de nouveaux « rogue states » et de bénéficier aussi des écoutes, continue à soulever des vagues. Aux Etats Unis, NSP, l’entreprise productrice du logiciel, est devenue une société pointée du doigt. Le chiffre d’affaires recule et les P-DG démissionnent à la pelle. Après Isaac Benbenisti, Asher Levy. Shalev Hulio survit difficilement dans un environnement devenu soudainement réfractaire à Pegasus.
Au Maroc, des organisations de défense des droits de l’Homme et des professionnels des médias marocains ont demandé aux présidents des deux chambres du Parlement du royaume, de former une mission pour enquêter sur le scandale du logiciel « Pegasus » utilisé par le Maroc pour espionner des personnalités publiques locales et étrangères, y compris des chefs d’Etat.
En effet, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme, la Ligue marocaine des droits de l’Homme (la plus ancienne organisation indépendante de défense des droits humains au Maroc), l’association « Adala » (indépendante), le Syndicat national de la presse marocaine et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, ont adressé une requête à chacun des présidents de la chambre des représentants (première chambre du Parlement marocain), Rachid Al-Talbi Alami et le président de la chambre des conseillers (deuxième chambre du Parlement) Al-Naam Mayara, leur demandant de mettre en place une « mission de reconnaissance » pour enquêter sur le scandale Pegasus.
L’Algérie faisait partie des pays visés par le Maroc, qui a acheté à NSO le logiciel et mis sur écoutes des dizaines de responsables algériens. Très vite, dès 2018, le renseignement algérien se saisit du sujet et met en échec les tentatives marocaines d’en savoir plus sur ce qui se disait et se faisait à Alger.