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Pourquoi le Qatar est important pour l’Algérie

Il a en quelques petites années « phagocyté » les sports, les médias, l’industrie du divertissement, mais surtout l’économie et le commerce. Comment un si petit émirat du Moyen-Orient d’une superficie de 11 586 km a-t-il pu, en peu de temps, devenir une puissance qui s’immisce dans les affaires des grands de ce monde ?

   Pour l’Algérie, le Qatar doit devenir un partenaire stable, en le liant à des accords économiques stratégiques et une politique réaliste ; ce sont là les deux points d’appui pour Alger de voir Doha devenir rapidement « rentable ». Débarrassé de ses « penchants » hégémonistes du Printemps arabe, où son arme médiatique, Al Jazeera (tombé en désuétude depuis lors) avait joué, avant terme, son « big reset », le Qatar est remis sur des rails plus conformes ; et c’est tant mieux pour l’Algérie.  

Le Qatar est le cinquième producteur de gaz naturel du monde après la Russie, les États-Unis, le Canada et l’Iran ; il est devenu le premier exportateur de gaz naturel liquéfié. Le pays est aussi un producteur de pétrole, mais de taille moyenne. La montée en puissance économique du Qatar est orchestrée par le Qatar Supreme Council for Economic Affairs and Investment, dont la stratégie vise à utiliser les opportunités de la mondialisation (le Qatar est membre de l’O.M.C. depuis janvier 1996) et à impulser le développement par un volontarisme copié sur Singapour ou Dubaï. Il s’est parallèlement lancé dans une politique de privatisations de nombreux secteurs : l’eau, l’électricité, la poste, avec une politique favorisant la « qatarisation de l’emploi » dans les entreprises privées étrangères installées au Qatar. Le Qatar affiche un des premiers P.I.B. par habitant au monde (97 000 dollars en 2011 selon le F.M.I.).

Le Qatar Investment Authority (capitalisé en 2011 à hauteur de 100 milliards de dollars) a joué le rôle de locomotive pour faire avancer toutes les institutions de l’émirat; ce fonds souverain a mené une politique d’acquisitions stratégiques dans des entreprises internationales (Barclays, Lagardère, Veolia, Total, Porsche, Volkswagen, London Stock Exchange, etc.) plus qu’une politique de placements spéculatifs (ses moyens sont plus faibles que le fonds souverain d’Abou Dhabi par exemple). La visibilité internationale et le prestige sont aussi des éléments importants des investissements qataris (magasins Harrods, nombreux palaces dans le monde entier, club de football du Paris-Saint-Germain, projets d’investissements dans les banlieues françaises en 2012, etc.). Enfin, le Qatar investit dans les terres agricoles en Afrique (Madagascar, Soudan) ou au Pakistan pour sécuriser son approvisionnement alimentaire, et dans des sociétés de négoce de matières premières stratégiques.

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