Deuxième consommateur africain de blé et cinquième importateur mondial de céréales, l’Algérie court-t-elle le risque d’être impactée à moyen termes par la flambée des cours de blé des suites de la guerre en Ukraine ? Une question qui taraude notamment le citoyen déjà fort affecté par la montée vertigineuse des prix des produits de large consommation. Pour de nombreux spécialiste, le risque reste probable, sachant que la production céréalière de l’Algérie de la saison 2021-2022, en raison du manque de pluie, a baissé de 38 %, provoquant une hausse des importations.
Dépendante principalement du marché européen du blé, l’Algérie avait décidé l’année écoulée de diversifier ses sources d’approvisionnements en changeant le cahier des charges qui l’empêchait, par exemple, d’importer de Russie, premier exportateur mondial. Ainsi, l’Algérie, qui compte sur six mois de réserves, a importé, en décembre 2021, du blé russe (800 000 tonnes) pour la première fois depuis cinq ans.
Qu’en sera- t-il maintenant que l’escalade du conflit russo- ukrainien s’inscrit dans le long terme, et que le cours du blé et des céréales s’affolent battant son record historique sur le marché européen ? A s’en fier à la récente déclaration faite par Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, l’Algérie dispose encore de longs mois avant d’être dans le besoin de s’approvisionner en blé depuis les traditionnels marchés extérieurs.
En effet, depuis Souk Ahras où il y effectuait une visite de travail et d’inspection, Henni a affirmé dimanche que l’Algérie dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial.
Le chef du département de l’Agriculture et du développement rural a dans ce sens indiqué que l’Algérie disposait d’un stock de sécurité de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, soulignant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, d’assurer l’approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle.
Henni a ajouté que la filière des céréales constituait « une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale », précisant que les objectifs essentiels du secteur s’appuient sur le développement de l’agriculture dans les wilayas du Sud.
Selon le ministre, la wilaya de Souk Ahras, qui compte près de 150.000 hectares de terres agricoles, est l’une des régions aux potentialités importantes notamment dans les filières des céréales, de l’élevage bovin et de la production laitière, appelant les responsables locaux à l’expansion des superficies agricoles irriguées à travers le forage de puits et la création de structures hydriques de différentes formes.