Le président américain a confirmé hier, que les Etats-Unis n’achèteraient plus de pétrole et de gaz à la Russie. Une mesure soutenue par une majorité d’Américains. Sont concernés par l’embargo américain le brut, les produits pétroliers raffinés, le gaz naturel liquéfié et le charbon.
Cette interdiction américaine se fait sans la participation de ses alliés européens, a assuré le président américain, mais il a été décidé « en coordination étroite » avec les alliés, assure le président américain.
« Il y aura aussi un coût ici aux États-Unis, a prévenu l’hôte de la Maison Blanche. J’ai dit que je serais d’accord avec le peuple américain depuis le début, et quand j’en ai parlé pour la première fois, j’ai dit que défendre la liberté allait coûter, cela va nous coûter aussi aux États-Unis. Les républicains et les démocrates comprennent cela de la même manière. Les républicains et les démocrates sont clairs sur le fait que nous devons le faire».
Joe Biden a également déclaré que « les États-Unis avaient fourni plus d’un milliard de dollars d’aide à la sécurité à l’Ukraine et que des cargaisons d’armes défensives arrivent chaque jour en Ukraine en provenance des États-Unis. Nous apportons également un soutien humanitaire au peuple ukrainien », a-t-il déclaré.
Le Royaume-Uni a annoncé de son côté arrêter d’ici fin 2022 les importations de brut et produits pétroliers russes, a tweeté hier, Kwasi Kwarteng, le ministre britannique des Entreprises et de l’énergie. La Commission Européenne a annoncé de son côté vouloir réduire de deux tiers les importations de gaz russe sur le continent.
En 2021, l’énergie représentait 62% des importations de l’UE en provenance de Russie. Moscou assure ainsi 20% des besoins de l’Europe en pétrole brut et 40% de ses besoins en gaz. A titre de comparaison, le pétrole russe ne représente que 3% des importations américaines. Dans l’ensemble, les importations de pétrole et de produits pétroliers russes représentaient environ 8 % du total américain.
Ce qu’ a été dit et affirmé depuis le début de la guerre russo-ukrainienne ne constitue toutefois que la face visible des choses ; en dessous, trop de non dits, trop d’intérêts en jeu, et trop d’arrière-pensées politico-économiques.
De toute évidence, c’est l’ordre mondial qui a été remis en cause via le conflit ukrainien. La Chine, contrairement à ce que pensent beaucoup, est impliquée dans le jeu de stratégies, avec en arrière-plan, le problème avec Taiwan. La réussite des Russes sera aussi celle des Chinois, qui savent intervenir en temps opportun. Car il faut s’attendre aussi à des conséquences militaires dont les effets boule de neige arriveront jusqu’en Afrique, où Américains et Français tentent de longue date, de déloger Russes et Chinois, économiquement, ce qui sous-entend également militairement. Le bras-de-fer économique a tourné jusque-là au profit des Chinois, qui ont totalement éteint la hargne de Biden de remettre sur pied l’économie américaine.
On est en droit de s’attendre à des répliques de « basse intensité » dans la région maghrébo-sahélienne ; comme on est aussi en droit de penser que la Libye et le Mali en seraient les premiers échantillons, au vu des forces militaires qui s’y croisent.