La guerre en Ukraine est en train de dévoiler beaucoup de choses ; des plans inattendus aux menées de sous-sol, tout y est. A commencer par ces labos présentés par la Russie comme des sites américains de développement d’armes biologiques en Ukraine. On savait de longue date que depuis de nombreuses années, des laboratoires ukrainiens et géorgiens s’essayent à transformer des virus et des bactéries en armes de guerre, mais on n’en savait rien des applications ni des objectifs.
On serait tentés de croire qu’il s’agit d’une propagande de guerre russe n’eut été la confirmation des faits par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui, suivant des médias occidentaux, a recommandé à l’Ukraine de détruire les agents pathogènes à haut risque présents dans les laboratoires de santé publique du pays, afin d’éviter une fuite de germes causée par la guerre et de mettre en danger la santé de la population. A la lumière de la révélation récente par l’armée russe d’un programme biologique militaire financé par les États-Unis en Ukraine, la communauté internationale s’est interrogée : quels sont les buts inavoués de ces agissements américains ? Le temps seul apportera les réponses exactes.
Suivant le film de la guerre, on sait aussi que les visées russes dépassent de loin le Donbass pour se projeter surtout plus au sud, la Crimée, qui offre des débouchées stratégiques sur les mers chaudes.
La Chine a aussi, derrière le bras-de-fer Russie-Otan, en tête d’annexer Taiwan à ses terres. Pour le moment, la guerre peut lui servir encore de marchepied. Soit en se présentant comme le bon et puissant médiateur ; soit encore en devenant l’unique fournisseur des Russes, si les sanctions deviennent effectives, ce qui reviendrait à dire que Moscou serait de ce fait l’obligée de Pékin ; soit enfin en attendant que les ressources des belligérants s’épuisent si la guerre s’inscrit dans le temps. Autant de possibilités qui ouvrent de nouveaux champs d’application de stratégies des puissants.
Tout étant lié à tout, la Libye s’agite, avec des parades paramilitaires aux alentours de Tripoli. La récente tentative de prendre la capitale par des moyens détournés (Haftar mettant Bachagha sur un piédestal), confirme que les manœuvres en Libye intéressent les puissants au plus haut degré. De même que le dossier sahraoui qui s’est imposé lors du dernier Sommet de Bruxelles comme un dossier qui attend verdict de la communauté internationale. En s’abstenant de voter contre la Russie, le Maroc se donne du crédit envers Moscou, et, sait-on jamais, une carte en main en plus vaut mieux qu’une carte en moins. Comme on le voit distinctement, tout pour le moment s’articule autour de cette réalité : détenir le plus d’atouts en main pour en user en temps opportun.
Le magma ukrainien n’a pas encore dévoilé tous ses secrets ? Aussi, restons à l’écoute, ouvrons les yeux, et demain, les dernières pièces du puzzle nous offrirons une vue d’ensemble plus juste pour apprécier à sa valeur la carte qui se déroule sous nos yeux.