La pénétration au Donbass et les débouchés sur les mers chaudes, l’attente fébrile de la Chine des « résultats des courses », les Etats Unis et la sous-traitance de la guerre via l’Otan et l’Europe, la percée de la France à l’ombre du recul de l’Allemagne (en fait, de Merkel), la fragilisation des pays de l’UE, les effets boule de neige au Machrek et au Maghreb, etc. ne sont qu’une partie des enjeux géostratégiques qui sous-tendent la guerre en Ukraine.
Si on peut s’estimer triste de voir Kiev jouer le rôle de « la dinde », on peut légitimement nous attendre à des répercussions intéressantes dans la région Maghreb – Sahel. Les résultats de cette « drôle de guerre » seront répercutés sur l’ensemble de la planète. Mais intéressons-nous surtout à l’espace maghrébo-sahélien, notamment.
La rue à Bamako, Djenné, Gao et Tombouctou gronde. La France tente de s’accrocher vaille que vaille à ce qui lui reste encore de ses anciennes « zones d’influence ». Mais le temps joue contre elle ; de nouveaux acteurs sont déjà là : Russie, Chine, Turquie, etc. sans compter sur le propre combustible des pays émergents, lesquels veulent se prendre en charge et haussent le ton pour se faire entendre.
Principale équation de ce nouveau changement de paradigmes dans le monde, les Etats Unis, bousculés vigoureusement par la Chine. Les experts américains eux-mêmes estiment que les Chinois sont en train de reléguer les Américains à un rang inférieur. Le dangereux face-à-face est en train de tourner à l’avantage de l’ex-empire de Chine. En Libye également, les effets ukrainiens seront terribles. D’où l’importance décisive d’attendre la suite des événements, où chaque partie essaye de se positionner.
Un tel changement de paradigmes déteint déjà sur la région Mena et notamment la triple région maghrébo-saharo-sahélienne. Une nouvelle carte se déroule aujourd’hui sous nos yeux. Elle décidera dans peu de temps de quoi demain sera fait…