Sous le règne de Bouteflika, les citoyens, la presse indépendante et les partis d’opposition ne cessaient de réclamer où sont passés les 1000 milliards de dollars engrangés par l’Algérie durant la «Bahbouha ».
Les célèbres péroraisons d’Ahmed Ouyahia et sa gymnastique linguistique pour expliquer le sort réservé à ces milliards de dollars qu’il disait dépensés à 99% dans le développement du pays, n’ont pas convaincu grand monde. Hormis les hauts responsables et les oligarques ainsi que leur clientèle qui reprennent alors les discours lénifiants et les chiffres mensongers d’Ouyahia, la majorité des citoyens algériens savait que l’argent public ne profitait pas vraiment, ni au peuple ni au pays. Seule une caste de privilégiés en tirait réellement profit.
L’affaire de la saisie des biens dissimulés de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, dont la valeur dépasserait les 1000 milliards de centimes, vient de façon officielle lever encore le voile sur la destination d’une partie des milliards de dollars amassé par l’Algérie durant la Bahbouha.
Tout le monde sait maintenant que l’argent des Algériens a servi, en partie, durant l’ère de Bouteflika, à payer de luxueux appartements à Paris et ailleurs pour les oligarques et leurs enfants, à leur procurer des véhicules de luxes, des yachts, des jets , des jet-skis, des comptes en banque en dinars et devises bien garnis…Le trésor caché de Tahkoukt n’est que la partie visible de l’iceberg.
Si jusqu’à maintenant au total quelque quatre milliards de dollars de biens appartenant à d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat et hommes d‘affaires ainsi qu’aux membres de leurs familles ont été saisis par la justice, ce qui reste à récupérer est encore plus important. Les devises volées et déposées au Panama, à Doha, en Suisse ou ailleurs ; les hôtels, les villas et autres biens immeubles acquis à l’étranger par les oligarques illicitement avec l’argent des Algériens, tout doit être récupéré et affecté à de vrais programmes de développement.
Les économistes algériens et étrangers sont unanimes à dire qu’avec les 1000 milliards de dollars, l’Algérie aurait pu dépasser en termes de développement plusieurs pays européens. Le retard créé pour le pays par la corruption, les surfacturations, le blanchiment d’argent …est difficile à rattraper et on ne doit plus permettre la reproduction de ces pratiques illicites, malsaines et malveillantes.
La lutte que mène actuellement l’Etat pour la récupération de biens volés est , il faut le dire, source de jubilation populaire. Ils sont en effet nombreux les citoyens qui applaudissent les opérations actuelles lancées par la justice pour récupérer les biens mal acquis. Les résultats réalisés dans la récupération des biens détournés sont encourageants. On doit veiller à ce que cette opération soit menée jusqu’à son terme car elle est en train de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions de l’Etat.
