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La guerre en Ukraine a-t-elle ouvert la boîte de Pandore ?

Ceux qui estiment être situés loin de la zone de conflit, autant dire tout de suite que le pire est peut-être à venir. Tout, pratiquement tout, est en train de se jouer dans ce type de guerre : alimentation, gaz, pétrole, désunions ou alliances tactiques ou stratégiques, terrorisme, tourisme,  etc. Rien n’est épargné, pas même les sports, la Russie s’en trouvant disqualifiée, pas même Chelsea FC, club londonien huppé, qui vit au rythme des sanctions imposées à son propriétaire russe, Roman Abramovich.

    Cette guerre est en train de dévoiler les fragilités de certains, la solidité d’autres, la puissance ou la faiblesse des belligérants, mais aussi les débordements et les conséquences d’une guerre qui vient à peine de débuter et qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. La guerre en Ukraine, parce qu’elle met en ordre de bataille directe et indirecte des puissances planétaires, la Russie, l’Otan, l’Europe et les Etats Unis, de même que la Chine, malgré la fausse illusion d’inaction de Pékin, a engendré une situation qui est en train de déclencher de manière inconsidérée une série d’événements ou une suite de conséquences inévitables et préjudiciables pour beaucoup, et non pas uniquement pour ceux qui sont sur le terrain, les armes à la main.

    Dans un précédent article, nous nous sommes appesanti sur les possibles répercussions sur la triple région maghrébo-sahélo-saharienne. Le Mali et la Libye s’en ressentiront les premiers, bien que Bamako semble en meilleure posture pour sortir indemne d’une théorie de dominos qui ne dit pas son nom.

    Depuis quelques jours, on observe une étrange procession de fetwas sur cette guerre qui semble si loin, mais qui est pourtant si proche. Cheikhs, exégèses et muftis sont sollicités par la jeunesse arabe et musulmane pour connaître avec qui combattre s’il s’agissait de choisir son camp, pour les russes ou pour les ukrainiens, sachant que chacun de ces deux pays avait par le passé une forte communauté musulmane, et en possède actuellement une minorité. 

A cette étrange dérive qui vient souffler sur les braises non éteintes du Machrek, viennent les informations mettre Razman Kadyrov, sur le champ de bataille, de manière tout à fait brusque. On connaît bien les capacités guerrières, notamment dans la guerre de guérilla de ce leader tchétchène pro-Moscou. Ses «volontaires», connus sous le nom des «kadyrovtsi», anciens combattants musulmans qui ont participé aux guerres de Tchétchénie des décennies 1990 et 2000, forment  une milice paramilitaire et sont réputés pour leur puissance et leur endurance.

Beaucoup de médias occidentaux affirment (reste à prouver) qu’ils sont déjà opérationnels sur le terrain, et que c’est là l’arme psychologique de Poutine pour mettre à terre les derniers résistants ukrainiens. Vrai, pas vrai ? On le saura.

Mais déjà, il y a à penser que les vieux démons des « arabes afghans » ont été réveillés. Que la guerre peut subitement prendre des couleurs « vertes » et  se propager avec la rapidité d’un feu sur l’herbe sèche…

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