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Alger

Temps durs pour le consommateur

A quelques jours du mois sacré de Ramadhan, le marché est agité par des convulsions qui suscitent de vives appréhensions chez les consommateurs. La hausse des prix de certains produits, la rareté d’autres produits, le retour de la vente concomitante, longues chaînes devant les points de vente de la semoule, la baguette de pain vendue à 15 dinars en dépit de toutes les concessions faites par les pouvoirs publics au profit des boulangers… sont autant de signes qui révèlent que le marché est soumis encore ces jours-ci à des pressions incontrôlables.

Les consommateurs, déjà émoussés par la chute de leur pouvoir d’achat, commencent à perdre patience et même à perdre l’espoir de voir la situation se redresser. En effet, malgré les fermes engagements des pouvoirs publics, la semoule, le lait et l’huile de table sont toujours, et ce, depuis des années, objets de toutes sortes de pressions. C’est quand même intolérable pour un citoyen d’être soumis périodiquement à des chaines quotidiennes pour se procurer son sachet de lait, son bidon d’huile ou son sac de semoule.

Les arguments que certains mettent en avant pour justifier ces pénuries et ces chaines sont très fragiles. On en convient, la crise sanitaire et la guerre russo-ukrainienne assènent des coups violents à l’économie mondiale, mais le cas de l’Algérie est particulier. Les pénuries, les pressions et les chaines sur certains produits existaient bien avant la crise sanitaire et le conflit ukrainien. En 2011 déjà, au temps de la « Bahbouha », il y a eu les émeutes liées à l’huile et au sucre.

 Donc, le problème est ailleurs ! Et il faut identifier son origine pour le résoudre définitivement. Car il n’est pas dit que l’Algérien est condamné éternellement à vivre avec des pénuries récurrentes !  Pour Tahar Boulenouar, le responsable de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), c’est la réduction des importations, le monopole, la spéculation, la rumeur, le comportement des consommateurs…qui sont à l’origine des perturbations qui frappent par intermittence le marché. Soit ! Si ce sont ces facteurs qui dérèglent le marché, qu’attend-on alors pour y remédier ? Le consommateur aux prises avec son sombre quotidien et les lois sont piétinées quotidiennement. Des usines et des commerçants s’adonnent illégalement à de la vente concomitante sans être inquiets, la poudre de lait destinée au lait en sachet est détourné pour servir à la fabrication d’autres produits laitiers, les boulangers vendent illégalement au vu de tous  la baguette de pain à 15 dinars malgré les incitations et les avantages dont ils ont bénéficié…et les exemples de ces entorses à loi sont foison.Tant que l’autorité de l’État n’est pas totalement rétablie, tant que les lois ne sont pas respectées, tant que la production nationale n’est pas accrue, les temps seront toujours durs pour le consommateur algérien.

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