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Alger

L’acte d’écrire est le dernier rempart contre le populisme et extrémismes

« Traduire les romans algériens en Italie, traduire les romans italiens en Algérie », un thème débattu, hier, à l’espace dédié à l’Italie, invité d’honneur du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se déroule jusqu’au 1er avril au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex).

Une rencontre-débat, modérée par Paola Caridi (éditrice) a porté sur la traduction dans les deux sens des œuvres littéraires entre l’Algérie et l’Italie. Et l’exemple évident est illustré chez les éditions Barzakh à Alger qui a traduit et publié des publications italiennes. La maison d’édition italienne  Hopeful Monster a traduit en italien le roman « 1994 » d’Adlène Meddi et le récit « Alger, le cri » de  Samir Toumi.Tous les deux publiés chez Barzakh.

Adlene Meddi, journaliste et écrivain, a estimé que l’acte d’écrire peut comporter ou véhiculer des mots ou des paradigmes étymologiques, des emprunts. « Dans 1994 figure une anecdote portant sur l’usage du Beretta ( arme de poing semi-automatique de fabrication italienne). Tout comme le néologisme algérien » rak taliani’ pour dire vous êtes beau gosse ou élégant. À propos des liens avec l’Italie, il n’y a pas que le gaz qui nous relie. Au-delà des relations entre les États, il y a autre chose, de plus  humaine. Il y a une trace d’étymologie. L’acte d’écrire est le dernier rempart contre le populisme et extrémismes montant en force… », a-t-il estimé.

Le romancier Samir Toumi, est revenu sur la traduction de son récit  « Alger, le cri » : « Alger, c’est l’Algérie. Le texte a été accepté, il avait fait écho chez l’éditeur italien. Alger lui rappelle Naples. Quand le livre est  édité, il ne vous appartient plus, il fait son chemin, chez les lecteurs… Avec l’éditeur Asartre, j’ai la chance d’opérer une extension de mon livre. Donc, grâce à lui, il a été augmenté d’un épilogue… ».

«On cherchait une voix qui s’exprime depuis une ville méditerranéenne, et c’était Samir Toumi… », a souligné Paola Caridi.

Sofia Hadjadj, responsable des éditions Barzakh, a expliqué cet intérêt italien pour les auteurs algériens. « Historiquement, les écrivains les plus traduits sont Yasmina Khadra et Assia Djebar. Les marchés importants du livre sont français, anglo-saxons et espagnols. Quand Kamel Daoud a publié « Meursault, contre-enquête » en France (après l’Algérie), cela s’est tout de suite répercuté sur le marché italien. Un marché qui s’intéresse aux auteurs algériens comme Habib Ayoub. Comment réagira un étranger à un texte algérien ? Les éditeurs italiens sont réceptifs et disponibles pour nous… », a-t-il souligné.

« Le marché italien est particulier, vivace. On publie la littérature francophone et allemande. Ainsi que celle algérienne…Dans la tradition européenne, il y a un esprit d’ouverture…D’où l’intérêt porté aux auteurs algériens en Italie… », a estimé le responsable des éditions Hopeful monster.

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