Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, abordera, aujourd’hui, avec le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue Ramtane Lamamra plusieurs dossiers d’intérêt régional et international. Au menu de sa visite, « la sécurité et la stabilité régionale, la coopération, la promotion des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et d’autres domaines d’intérêts communs », avait indiqué le département d’État dans un communiqué.
Cette dernière étape Machrek-Maghreb du secrétaire d’État américain s’inscrit après dans le sillage de la tournée, entamée le 26 mars, et qui l’a mené en Israël, en Cisjordanie et au Maroc.
Une visite très attendue qui intervient dans un contexte régional et international marqué par la guerre en Ukraine et tous les changements qu’elle pourrait entrainer si elle prend fin aux conditions édictées par Moscou. Allié traditionnel de l’axe Rabat-Tel Aviv, Washington a également besoin de l’Algérie dans ses alliances tactiques en Afrique, dont le terrorisme, le Sahel, ainsi que le souhait américain d’atténuer la forte présence sino-russe dans la région maghrébo-sahélienne, son point de fixation et sa hantise depuis de longues années.
Or il est des dossiers sur lesquels les divergences seront visibles si la Maison-Blanche garde les mêmes positions, à commencer par les dossiers sahraoui et palestinien, pour lesquels Alger en appelle au respect du droit international et des droits des peuples. Après la récente réunion du Néguev, il est peu probable que les Etats Unis changent de position de manière significative, sauf si les données internationales changent du tout en tout. Les prémisses d’un cessez-le-feu en Ukraine pourrait aider à équilibrer un jeu de stratégie occidental résolument, absolument et ostensiblement tourné en faveur du duo maroco-israélien.
D’autres dossiers, hormis l’Ukraine, seront au menu, dont la Libye, l’Iran, le Yémen et la Syrie, mais les principaux dossiers qui fâchent seront encore et toujours ceux du Sahara occidental et de la Palestine. Le premier toutefois gardant la priorité et l’urgence, étant adossé fortement sur le flanc occidental de l’Algérie, étant également le plus périlleux, d’autant que la Maroc se prévaut du soutien américain principalement, pour continuer à fouler aux pieds le droit international et les résolutions onusiennes depuis si longtemps.