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Pétrole: « On ne peut pas remplacer les Russes » (Émirats arabes unis)

Pour le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis, augmenter la production des pays exportateurs de pétrole membres de l’Opep est « difficile ». L’organisation et ses alliés, dont fait partie la Russie, doit d’ailleurs se réunir ce jeudi. Ils se sont pour le moment refusé à augmenter significativement leur production pour soulager le marché, se contentant de fournir 400.000 barils par jour supplémentaires au cours de ce mois de mars.

Alors que les pays occidentaux pressent l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à augmenter sa production pour freiner l’envolée des prix du brut, le ministre émirati a estimé que cela était « difficile ». La raison évoquée : le fait que certains pays membres font face à un déclin de leur production, en raison de la baisse des investissements dans le secteur pétrolier.

S’exprimant lors du forum mondial de l’énergie de l’Atlantic Council, ce lundi 28 mars à Dubaï, le ministre émirati de l’Énergie, Suhail al-Mazrouei, a ironisé sur la position des pays Occidentaux. « Lors de la COP 26 (sur le climat), tous les pays producteurs se sont sentis indésirables (…) Aujourd’hui, parce qu’ils veulent qu’on augmente notre production, on est à nouveau des supers héros. Mais ça ne marche pas comme ça », a-t-il déclaré.

Suhail al-Mazrouei a par ailleurs indiqué que l’alliance nouée par l’Opep avec d’autres grands pays producteurs dont la Russie, formant depuis 2016 l’Opep+, est « là pour rester ». « À moins que quelqu’un ne soit prêt à fournir 10 millions de barils par jour, on ne peut pas remplacer les Russes » sur le marché, a poursuivi Suhail al-Mazrouei. Il a affirmé que les pays du Golfe étaient décidés à ne pas laisser « la politique » miner l’organisation. L’Opep et ses alliés doivent se réunir ce jeudi 31 mars.

Autrement dit, les membres de l’Opep+ refusent pour l’instant d’augmenter significativement leur production pour soulager le marché, se tenant au relèvement graduel de 400.000 barils par jour chaque mois décidé début février. Et ce même si les cours du brut s’envolent ces derniers temps.

Le ministre a plaidé pour des investissements à long terme dans le secteur et une approche plus « raisonnable » vis-à-vis de la transition énergétique. Il a également mis en garde contre l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de toutes les matières premières, et pas seulement l’énergie, en appelant à un règlement « diplomatique » du conflit.

La demande de pétrole tributaire de la guerre en Ukraine

L’Opep a par ailleurs annoncé mi-mars que la demande de pétrole en 2022 serait tributaire des conséquences de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une future révision à la baisse de ses prévisions pour cette année.

Dans son rapport mensuel, l’Opep a néanmoins maintenu son estimation d’une augmentation de la demande mondiale de 4,15 millions de barils par jour (bpj) en 2022. Mais l’organisation a souligné que le conflit russo-ukrainien et les préoccupations concernant le COVID-19 auraient un impact négatif à court terme sur la croissance mondiale.

 « À l’avenir, les défis de l’économie mondiale, notamment en ce qui concerne le ralentissement de la croissance, la hausse de l’inflation et les troubles géopolitiques en cours, auront un impact sur la demande de pétrole dans diverses régions », déclare-t-elle. « Alors que l’année a commencé sur une base relativement solide, les derniers événements en Europe de l’Est pourraient faire dérailler la reprise », explique le rapport.

La Tribune

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