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Alger

Le modèle économique italien est-il envisageable en Algérie ?

Bien que le modèle naguère triomphant des petites et moyennes entreprises italiennes peine à conserver toutes ses forces après plus de trois années de crise globale, L’Italie reste le deuxième producteur manufacturier d’Europe après l’Allemagne, et ses exportations résistent mieux que celles d’autres pays, France incluse.

Pendant ce temps marqué par les retombées de la crise sanitaire et un embrasement inattendu du conflit russo- ukrainien, le débat sur la « réindustrialisation » de l’économie française  bat son plein, et tous s’accordent à dire qu’il faut absolument éluder de glisser vers le modèle italien qui désormais ne fonctionne plus comme autrefois. Est-ce seulement la faute à un euro trop fort ?.

Le capitalisme à l’italienne peine-t-il à s’adapter à la mondialisation ?, difficile d’y répondre au premier degré. En revanche il est légitime de se demander à quoi tiennent les arguments du président de l’Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri qui à l’occasion de la visite du Premier ministre italien à Alger a exhorté les officiels algériens à se servir du modèle italien pour relancer l’économie algérienne !.

Lors de son passage à la radio Chaîne 3 lundi 11 avril, Bey Nasri a soutenu que le modèle économique italien avec son importante assise industrielle et ses nombreuses  PME/TPE peut servir d’exemple à l’Algérie estimant que l’Algérie doit profiter de l’intérêt particulier porté par les pays industrialisés au secteur énergétique national.

Recommandant l’accélération du rythme des réformes et la promulgation du nouveau code de l’investissement afin d’améliorer le climat des affaires et les conditions d’investissement en Algérie, Ali Bey Nasri et argumentant qu’il y a une demande qui s’adresse à l’Algérie, compte tenu de la crise ukrainienne et des pressions qui s’exercent sur l’approvisionnement en gaz, estime que c’est le moment d’avoir une contrepartie et d’obtenir des accords de partenariat pour qu’ils viennent investir chez nous. 

En plus de ces pré-requis, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, ANEXAL, appelle à la mise en œuvre d’une loi sur les Zones franches destinée à capter des investisseurs étrangers dans un espace d’extraterritorialité fiscale, douanière et monétaire. 

Comme on peut aisément le constater ; focalisant le tout de son attention sur le domaine énergétique, notamment en ce qui concerne le secteur gazier, Ali bey Nasri a préconisé de faire sur les traces de la politique économique italienne dans la ciselure de notre modèle économique afin d’amorcer une relance qui soit à la mesure des attentes, voir à la hauteur des exigences de cette ère marquée par des mutations autant profondes, rapides que radicales. 

Certains experts nationaux ont traduit l’idée avancée par le président de l’ANEXAL par l’obsession qui rongent nos responsables et tous ceux qui gravitent autour d’eux et qui les empêchent de réfléchir à une économie totalement affranchie de toute dépendance des hydrocarbures. 

Il convient de rappeler dans ce sens que la crise du Covid-19 a montré la précarité structurelle de l’économie de l’Italie qui s’est vu contrainte d’adopter un nouveau paquet de mesures d’aide de plusieurs milliards d’euros pour soutenir entreprises et ménages. Plus de 15 milliards d’euros ont été  consacrés aux sociétés et auto-entrepreneurs en difficulté qui ont perdu au moins 30% de leurs recettes en 2020-2021 en raison de la crise économique engendrée par la pandémie. 

De son côté, le secteur du tourisme, durement frappé a bénéficié d’aides de plus de 3 milliards d’euros pour relancer son activité. Ces fonds s’ajoutent aux 32 milliards d’euros débloqués auparavant dans le cadre d’un précédent budget rectificatif, qui ont été consacrés à un paquet de mesures d’aide pour les secteurs économiques. 

En sommes, l’Italie a mobilisé près de 180 milliards d’euros pour relancer les secteurs économiques durement frappé causant des déficits ayant plafonné à 11,9% du PIB, une première en Italie avec en plus une dette publique ayant capitalisé à près de 159,9% du PIB en 2021, soit le deuxième ratio le plus élevé dans la zone euro, derrière la Grèce.

c’est autant dire que le modèle italien, qui a prouvé ses limites voir ses carences, est loin d’être une référence de marque mondiale pour que l’Algérie y aille s’en inspirer yeux et cervelles ployés  en mode pause.

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