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Alger

Faire échec aux manœuvres Haftar-Bachagha

Le chef du Gouvernement libyen d’union nationale Abdelhamid Dbeibeh, était hier, à Alger, et s’est entretenu avec le Premier ministre Aymène Benabderrahmane. 

La visite de Dbeibeh est significative des enjeux qui secouent la Libye, et partant, toute la région maghrébo-saharienne. On l’a vu en 2011, comment la chute de Tripoli avait entraîné dans son sillage la chute de Bamako et de AAT, consacrant la prolifération des groupes rebelles et des mouvements terroristes dans le Nord-Mali. Aujourd’hui, on n’est pas loin du scénario. Si le duo Haftar-Bachagha prend les commandes en Libye, s’en est fait de la stabilité de toute la région, au vu des alliances suspectes contractés par Haftar, qui en réalité, le maître de l’horloge dans le Cyrénaïque, et le mentor de Farid Bachagha, « plébiscité » Premier ministre à la place du Premier ministre.

Toutefois, la communauté internationale estime toujours que Dbeibeh est représentatif de la légitimité populaire en Libye, et c’est dans cette perspective qu’il est reçu à Alger. 

Les alliances en Libye se nouent et se dénouent au gré des conjonctures, des rapports de force et surtout, au gré du jeu souterrain des puissances intérieures et étrangères les plus actives en Libye. Une rencontre pleine de paradoxes et pouvant être qualifiée d’historique, celle ayant réuni l’ancien ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bachagha, avec le général à la retraite, Khalifa Haftar, dans la ville de Benghazi. Réputé pour être l’homme fort de la région occidentale du pays, Bachagha a salué Haftar, connu à son tour d’être l’homme fort de l’est du pays. Chacun des deux hommes s’était engagé dans une attaque frontale et un violent combat contre l’autre dans la ville de Tripoli et les zones environnantes, en 2014-2015 puis en 2019 et 2020.

Cela pousse les observateurs à s’interroger sur le secret qui a réuni les deux hommes pour la première fois depuis 2014, et ce à trois jours de la tenue d’une élection présidentielle qui a été reportée. Et elle le sera encore jusqu’à ce que Haftar pensera être certain de devenir roi…à la place du roi. 

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