Salah Eddine Taleb a été nommé gouverneur de la banque d’Algérie, indique un communiqué de la présidence de la république diffusé hier. Taleb succède à ce poste à Rostom Fadli, limogé par le chef de l’Etat. Le prédécesseur de Salah Eddine Taleb a passé près de deux ans à la tête de la banque centrale.
Le nouveau gouverneur occupait jusque-là le poste de secrétaire du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC). Cadre à la banque d’Algérie, Rostom Fadli avait succédé à l’actuel premier ministre Aïmene Benabderrahmane à la tête de la banque des banques. Benabderrahmane avait été désigné à la tête de la banque centrale en novembre 2019, avant de céder sa place, suite à sa nomination comme ministre des Finances dans le gouvernement Djerad II, en juin 2020, en remplacement de Abderrahmane Raouya.
Rostom Fadli avait été chargé par le président de la république de réviser en profondeur de la loi sur la monnaie et le crédit, une loi qui remonte au début des années 1990. Le chef de l’Etat avait eu cette déclaration au sujet de cette réglementation : «On est loin de 1990, et l’Algérie se dirige vers une économie ouverte sur le monde et il faut que la LMC soit révisée ».
Abdelmadjid Tebboune avait également souligné qu’il y a nécessité d’introduire des réformes bancaires et fiscales. Mais il semble qui ni la réforme bancaire, ni la révision de la loi sur la monnaie et le crédit n’aient abouti. En mars dernier, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie (BA) avait indiqué que la loi sur la monnaie et le crédit était en « cours d’amendement ».
Cependant, une question se pose : le nouveau gouverneur de la banque centrale sera-t-il l’homme de la situation pour sauver la réforme de la politique monétaire. Pour beaucoup d’observateurs, la réforme dont il s’agit est complexe, nécessitant beaucoup de temps, à fortiori dans un contexte où le pays s’est engagé sur beaucoup de chantiers.
La réforme bancaire est la mer de toutes les réformes. Et le pays devrait la faire aboutir, s’il souhaitait faire avancer son économie et la développer dans une perspective de long terme. La réforme du secteur bancaire est un chantier ouvert, il y a plusieurs années.
Tous les gouvernements qui se sont succédés avaient promis de la mener à bien. Il n’en est rien. Or, et tous les experts le disent, il ne peut y avoir d’investissement dans beaucoup de secteurs, tant que les banques ne sont pas à la hauteur des attentes des opérateurs économiques. Elles (les banques) sont appelées à apporter de la confiance aux investisseurs.