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Évasion fiscale, l’autre chantier sensible

S’il y a un chantier lourd et délicat après celui de la révision du système des subventions, c’est celui de la réforme du système fiscal. Les niveaux atteints par la fraude fiscale sont tels qu’il urge de s’attaquer à ce chantier. 

Depuis des années on n’arrête pas de parler  sur  ce sujet , le chiffre de 40 milliards de dollars a même été avancé comme préjudice porté aux caisses de l’Etat par l’évasion fiscale, mais hormis des constats et des promesses relatives à l’amélioration du système national de recouvrement des taxes et impôts, peu de choses ont été entreprises jusque-là pour palier  réellement aux dysfonctionnements qui affectent  le système fiscal national.

 En 2019, après la chute de Bouteflika , sous le gouvernement de Nourredine Bedoui , des engagements on été pris pour réformer le système fiscal en s’inspirant des modèles internationaux les plus  réussies ; il était alors question de  renforcer la présence de l’administration fiscale à travers le territoire nationale, de  numériser les services fiscaux, de  relancer  la fiscalité  locale, d’exploiter  toutes les assiettes fiscales non exploitées, de garantir de  meilleures conditions de travail pour les agents de  l’Administration fiscale..Etc. mais deux années après, on constate que rien de vraiment notable n’a été entrepris dans ce sens.  Le fléau de la fraude et de l’évasion fiscale  continuent toujours à sévir et à ronger encore et encore  l’économie nationale. Le premier ministre Aïmene Benabderrahmane  conformément aux orientations du Président Tebboune  s’est  engagé à  réformer le système fiscal national et à traiter  tous les dysfonctionnements enregistrés dans ce domaine. Mais réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? Quels mécanismes va-t-il mettre en place pour  y parvenir ? L’installation d’un   système de veille fiscal  qu’il a annoncé récemment permettra-t-il  de protéger l’économie nationale de ce fléau ?   

On  le souhaite vivement, mais ce n’est pas si  sûr quand on sait tous « les trésors d’astuces » utilisés par les fraudeurs pour échapper au fisc !  Fausses déclarations, surfacturation, activités économiques parallèles…sont devenues des mœurs économiques bien ancrées en Algérie qu’il faudrait   une véritable révolution pour  en venir à bout.  La loi annoncée  par le président Tebboune portant criminalisation de l’évasion fiscale  en 2020 doit voir le jour pour  de la nocivité de ce fléau. L’impunité a joué un très grand rôle dans la persistance de ce fléau  dont les fâcheuses conséquences sur l’économie du pays ne sont plus à démontrer. 

Ériger le non-paiement des impôts au rang de «crime économique» peut certainement diminuer des  volumes de la fraude et de l’évasion sociale surtout si cette loi sera renforcée par des  mécanismes d’accompagnement touchant notamment  à l’équité fiscale et  à  l’intégration des activités économiques parallèles.

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L'express quotidien du 10/03/2025

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