Le Séminaire national sur les «enquêtes économiques et financières complexes» organisé dimanche dernier à la résidence des magistrats à Alger remet encore une fois au goût du jour l’inextricable dossier de la récupération des fonds mal acquis détournés par l’Issaba vers l’étranger. Si pour les simples citoyens cette question est déjà tranchée puisque pour eux les fonds algériens détournés par de hauts responsables et placés dans des banques suisses et ailleurs ne seront jamais récupérés, pour les autorités l’opération du rapatriement de l’argent transféré illégalement à l’étranger est faisable même si elle demeure complexe.
Tant qu’il y a une volonté politique au sommet de l’État, la saisie des biens illégitimes et illicites des hommes d’affaires et autres politiques détenus à l’étranger peut se concrétiser. Maintenant ce qu’il faut éviter c’est de répéter les scénarios de 2019 où les discours sur le recouvrement des fonds et biens mal acquis étaient omniprésents chez les responsables, alors que dans la réalité, aucune procédure de blocage des fonds suspects n’a été engagée par les autorités du pays auprès du gouvernement helvétique par exemple et aucune demande officielle de récupération de ces fonds n’a été introduite auprès des banques suisses.
Les dernières initiatives prises par le président Tebboune dans ce sens montrent qu’il existe actuellement une réelle volonté politique pour récupérer les biens publics détournés. Le lancement de procédures judiciaires conjointes entre la justice algérienne et la justice française relatives à la confiscation des biens mal acquis détournés par des oligarques algériens vers la France est une preuve que le président Tebboune tient à l’engagement qu’il a pris devant le peuple Algérie , celui de récupérer les capitaux pillés, qu’ils se trouvent en Algérie ou à l’étranger. Certes, on ne le redira jamais assez, l’opération est assez ardue. Elle bute sur de multiples entraves et difficultés, et pas des moindres ! D’abord, il faut identifier ces avoirs criminels, les localiser, les bloquer, les confisquer et les recouvrer, ce qui n’est pas une mince affaire en raison du secret bancaire, de insuffisances en matière de l’entraide internationale et de l’attitude peu coopérative de certains états aux paradis fiscaux abritant ces fonds illicites. Et ce n’est pas tout ! A ces obstacles majeurs, s’ajoutent l’existence de places offshore quasiment inviolables et de mécanismes bien huilés comme les trusts qui voilent l’identité réelle des propriétaires de ces biens. Mais tant que la volonté politique est là, rien n’est impossible. La récupération des biens mal acquis fait partie du « pacte pour la Nouvelle Algérie », donc, toutes les mesures doivent être prises pour concrétiser cette opération longtemps attendue par la population.