Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Cherfa a affirmé avant-hier à Alger lors d’une rencontre à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, qu’il n’existe en Algérie aucun cas des formes de travail des enfants.
De son côté, la représentante du bureau du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en Algérie, Souraya Hassan, a salué les réalisations de l’Algérie en matière de promotion et de protection de l’enfant pour lui assurer l’accès à l’éducation, à la santé et à la protection sociale. Ces appréciations positives qui montrent les énormes jalons franchi par le pays en matière de protection et de promotion de l’enfance, n’écartent pas toutefois le fait que le phénomène d’exploitation économique des mineurs existe bel et bien en Algérie. L’année passée, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a confirmé l’existence du phénomène et avait indiqué que les enquêtes réalisées par l’Inspection du travail montraient un taux de moins de 0,5%, de travail des enfants au niveau des entreprises économiques publiques.
Quand on sait les conditions dans lesquelles se réalisent souvent dans notre pays ces enquêtes, on ne peut que donner raison aux observateurs qui remettent en cause ces statistiques qui ne reflètent que marginalement la réalité. Il suffit de faire à l’improviste un tour dans les chantiers du bâtiment, dans les exploitations agricoles, dans les marchés pour se rendre compte de l’approximation de ces chiffres. D’ailleurs, rien qu’en sachant que ces statistiques ne prennent pas en considération les petits vendeurs sur les abords de la route et ceux exploités dans la mendicité, cela suffit à expliquer leur approximation et leur imprécision. On ne sait pas l’intérêt de cette tendance à minimiser ce phénomène alors que tout le monde sait qu’il est bien réel en Algérie et qu’il prend à la faveur de la baisse du pouvoir d’achat des familles, des proportions préoccupantes.
Malgré l’existence d’une généreuse réglementation portant sur la protection des enfants de toute sorte d’exploitation, malgré que l’emploi des enfants de moins de 16 ans soit sévèrement puni par la loi, les mineurs travaillent de plus en plus en Algérie et parfois avec la bénédiction et les encouragements de leurs parents.
C’est un sérieux phénomène qu’il faut prendre au sérieux. Il ne sert à rien de le minimiser ni de le grossir. Seules des statistiques fiables établies avec minutie et probité et ne se limitant pas seulement au cadre organisé mais également à l’informel, peuvent nous montrer l’étendue de ce phénomène.