Décidément, l’Ouest serait il devenu fou ! Rongé par une espèce de schizophrènie, toutes les nations qui ne condamnent pas la Fédération de Russie et qui adoptent une position de neutralité face aux évènements actuels autour de l’Ukraine, sont considérées comme des potentiels ennemis et représentent une menace pour l’OTAN et les USA. Une Organisation de Traité de l’Atlantique Nord qui affiche désormais et ouvertement son arrogance et son caractère impérialiste et belliqueux, son antipathie à l’égard de la Russie et de son leader.
C’est justement, le cas de l’Algérie et bien d’autres pays africains qui font de la résistance – la rébellion face à l’ordre établi. Des pays qui se sont abstenus, le 2 mars dernier lors du vote au Nations Unies exigeant que, la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine. Mais également leur opposition ferme lors du vote, le 7 avril 2022 à l’ONU suspendant la Russie du Conseil des droits de l’Homme, sans oublier que l’Algérie est un allié historique de la Russie en Afrique. Des preuves suffisamment évocatrices pour pointer du doigt et mettre l’Algérie dans la liste noire des pays qu’il faut sévèrement punir au moment où, les otaniens européens font des pieds et des mains pour les ressources énergétiques algériennes.
C’est dans cet esprit de haine viscérale contre la Russie que, le Congrès américain a initié et adopté dans la foulée de la crise russo-ukrainienne, une loi pour surveiller et sanctionner les gouvernements africains, les institutions africaines, les personnalités physiques et morales – civiles ou militaires du continent qui, collaborent étroitement avec Moscou et qui, contribuent à asseoir l’influence de la Russie en Afrique. Une loi, qui vise à imposer aux pays africains la vision américaine de la politique étrangères – une nuisance clairement affichée par les étatsuniens qui se sont déclarés messagers de Dieu sur terre et leurs auxiliaires européens à la souveraineté africaine.
Bis repetita, c’est comme du déjà-vu. L’Afrique dans sa globalité redevient à nouveau un terrain de confrontation entre la Russie et les puissances occidentales, notamment avec les Etats Unis. Les USA et l’OTAN qui règlent leurs comptes avec la Russie veulent absolument entraîner l’Afrique dans cette folie meurtrière dont les effets se font déjà sentir à travers le monde. Pourquoi vos ennemis devraient être également nos ennemis, avait déclaré en son temps l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela.
Aussi, me semble-t-il, la plupart des leaders occidentaux tentent par tous les moyens de noyer leurs propres difficultés internes, leurs échecs de gestion de la chose publique en profitant de la crise russo-ukrainienne pour mieux rebondir et se refaire une nouvelle virginité politique.
Par Ferdinand DITENGOU MBOUMI, Journaliste gabonais, spécialiste des questions de coopération russo-africaine, Directeur de publication de Mir Magazine