Estimée à 400 millions de dollars par an, la facture d’importation d’insuline en Algérie, connaîtra une baisse de 50% en 2023, grâce notamment à « l’inauguration, lors des prochains jours, de la première unité de production 100% algérienne ». C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, à l’occasion d’une conférence nationale intitulée « souveraineté sanitaire, souveraineté pharmaceutique », organisée mardi, 28 juin, à Alger.
Pour leur part, les professionnels du secteur ont estimé lors de cette conférence que la production locale d’anticancéreux et celle d’insuline représentent les nouveaux défis de l’industrie pharmaceutique algérienne dans le cadre de la souveraineté sanitaire du pays. Cette souveraineté sanitaire a plus que jamais prouvé son importance lors de la pandémie du Covid-19, a tenu à souligner le président de l’Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, Redha Belkacemi.
Concernant les produits anticancéreux, six nouvelles unités de production seront inaugurées dans les prochains jours, selon M. Belkacemi. « Ce sont des médicaments importants qui constituent un poids sur le budget de l’État et qui ont connu des perturbations de disponibilité », a-t-il souligné. Selon lui, cela doit permettre d’éviter les aléas de disponibilité et éviter la dépendance au marché international et ses perturbations.
Pour sa part, le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, a indiqué que l’Algérie réalise une croissance dans le secteur de l’industrie pharmaceutique a deux chiffres depuis une quinzaine d’années, ce qui renforce la souveraineté sanitaire du pays. « C’est un grand saut réalisé par notre pays à travers 196 unités pharmaceutiques tirant également les prix vers le bas au profit du citoyen et de l’Etat », a-t-il affirmé. De plus, M. Kerrar a rappelé le lancement progressif par l’Algérie de production de traitements d’oncologie en full process, ajoutée à la fabrication prochaine d’insuline, ce qui permettra aux produits locaux, a-t-il dit, de couvrir près de 80% du marché national d’ici 2023.
Autres défis pour le secteur, selon le président de l’UNOP, le développement de « nouvelles aires thérapeutiques » nécessitant une grande expertise, notamment en ce qui concerne les produits de biotechnologie. De plus, il s’agira selon M. Kerrar de se tourner de plus en plus vers l’export pour éviter une saturation du marché local sur certains produits pharmaceutiques.