Depuis le début de cet été, de nombreux incendies et feux de forêts ont été enregistrés à travers le territoire national semant la mort et causant des pertes d’actifs économiques s’élevant à plusieurs millions de dollars. Le nombre d’oliviers, de palmiers et autres arbres fruitiers partis déjà en fumée, alors que l’été n’est qu’à son début, se compte en milliers. Les hectares de blé, d’orge et de fourrage ravagés par les flammes sont incalculables. Ceci sans parler des hectares de forêts et de buissons réduits en cendres dans plusieurs wilayas du pays. Ce qui revient à dire que les leçons de 2021, considérée comme la pire année de l’histoire du pays en matière d’incendies, n’ont servi pratiquement à rien.
Tous les beaux discours sur la prévention des incendies et des feux de forêts prononcés au lendemain des dramatiques incendies de l’été de 2021, n’ont pas été suivis d’effet. Il suffit de jeter un coup d’œil aux abords de nos routes, et de faire un tour dans nos forêts pour s’en rendre compte. Du bois sec, produit de coupes illégales ou illicites parsèment nos forêts, absence de maintenance des pistes forestières, manque de points d’approvisionnement en eau, bouteilles ou débris de verre partout. Même constat s’agissant des abords des routes. A part quelques exceptions, nos routes nationales et départementales, nos voies communales et nos chemins ruraux présentent des abords envahis par des herbes sèches et souillés par toutes sortes de détritus.
Un cadre favorable aux départs de feux, qu’il suffit d’un petit mégot pour ravager des forêts et des villages entiers. Une question se pose ? Pourquoi laisse-t-on les abords des routes aux herbes folles ? Qui est responsable de ce laisser-aller ? On ne peut pas parler de prévention des feux de forêts quand on laisse les périphéries de nos routes aux herbes folles et aux détritus. Certes, en termes de programmes et de dispositifs de lutte anti incendies, l’Algérie n’a ménagé aucun effort, mais la bureaucratie, la mentalité du moindre effort, le laxisme ont eu raison de ces programmes. On ne bouge que quand la catastrophe est là. On n’a pas l’habitude d’anticiper les catastrophes, de travailler pour les éviter.
Avec la configuration actuelle des périphéries de nos routes, de nos décharges publiques…etc, il faut s’attendre au déclenchement d’autres incendies encore plus ravageurs. Tant qu’on n’anticipe pas de façon sérieuse sur le risque d’incendie, tant qu’on ne mettra pas des moyens de lutte appropriés contre les feux de forêts, tant qu’on ne mobilisera pas les ressources nécessaires et sommer tous les responsables à faire sérieusement leur travail, on vivra toujours les saisons estivales, la peur au ventre !